Je suis gay et non MSM! – Recto Verso

23 septembre 2014

Je suis gay et non MSM! – Recto Verso

Les noirs africains ont trouvé en l’homosexualité le bouc émissaire pour traduire tous les maux sociaux qui accablent leurs sociétés respectives. Elle entraînerait le sous-développement et serait la cause de leur retard. Les sodomisés attitrés et les sodomiseurs sont tous incompétents, ceux qui ont un peu de matière grise se refusant de se livrer à de telles pratiques.

Vu sous cet angle, l’homosexualité mériterait en effet d’être bannie. Et je m’alignerai s’il n’y régnait pas cette confusion connaissable non connaissante marquée par le fait que l’africain ne retient de l’homosexualité qu’une image stéréotypée. Image brassée par l’ignorance et le rejet de tout ce que l’on ne comprend pas, tout ce dont on n’a pas envie d’entendre, tout ce dont on n’a pas la capacité intelligible de saisir, parce qu’on a peur de découvrir au final que l’on est aussi comme ça, homosexuel et que l’ordre sacrophallique des choses soit renversé.

Par sexualités de manière générale, il faut entendre les orientations sexuelles que l’on peut observer chez les individus. L’orientation sexuelle sera définie en fonction de l’attrait érotique que l’individu ressent envers des personnes. Homosexuelle, elle désignera l’attrait dirigé vers les personnes du même sexe. Elle sera hétérosexuelle quand cet attrait est orienté vers les personnes de l’autre sexe et bisexuelle lorsque l’attrait est tourné vers les personnes des deux sexes.

L’homosexualité va donc désigner l’orientation sexuelle chez un individu ayant une attirance explicite ou non pour les personnes de son sexe, et qui après une série d’étapes psychosociologiques, est parvenu à la reconnaissance, à l’acceptation et à l’intégration progressive d’une identité dite homosexuelle. Cette orientation va aboutir par la suite à une relation sexuelle avec l’objet désiré si l’occasion, les conditions et le cadre s’y prêtent.

Pour qu’un individu soit qualifié d’homosexuel ou défini comme tel, il faut qu’il soit conscient de son orientation sexuelle, qu’il reconnaisse et qu’il intègre son identité homosexuelle ce, quelle qu’en soit la durée, et enfin –mais pas nécessairement- il peut avoir des relations sexuelles avec des individus de son sexe après consentement mutuel. L’homosexualité est d’abord un état, marqué par une certaine identité, qui peut entraîner par la suite une pratique sexuelle, mais pas de manière systématique.

Autrement on parle de pseudo- homosexualité ou d’homosexualité situationnelle donc de MSM (Men which have sex with men ou HSH (Hommes qui ont des relations sexuelles avec des Hommes)) contre rémunération ou par déni de son orientation sexuelle réelle. C’est cette « homosexualité » que le noir africain voue aux gémonies car c’est l’image qui lui a été donné par sa presse ignoramment savante. C’est en son nom que bon nombre de nos frères sont lapidés.

S’il y a des donc individus qui ont choisi d’‘outiliser’ leur orientation sexuelle non exclusivement homosexuelle (« promotions canapé ») pour subordonner d’autres, il ne faudrait en aucun cas et d’aucune manière les assimiler aux émotions partagées entre deux individus dont la seule différence réside dans le sexe de l’être aimé. Car un couple gay (LBGTI), pour ceux que j’ai connu de part l’Afrique, c’est deux êtres partageant leur quotidien fait de hauts et de bas comme toute relation de couple.

C’est pour eux, les « VRAIS » gays dont chacun d’entre nous a au moins un pour ami (connu ou ignoré) qu’il faut stopper la bêtise nommée « Homophobie ».

Miaou…

PS : Billet réalisé avec l’appui de la communication du sociologue Charles Guéboguo in, il était une fois… l’Homosexualité contée aux journalistes camerounais, 24 février 2006.

 

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Commentaires

RectoVerso
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Exactement. Et c'est au nom de cette ignorance que se nourrit l'homophobie.
Merci d'être passé sur mon blog.

sylvainj
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Intéressante distinction.
Il y a chez une partie de la population une vision très sexuelle de l'homosexualité. Une obsession de la sodomie, y compris de la part de gens qui se définissent comme "gay-friendly".