RectoVerso

Je suis lesbienne et je drague

Découvrir mon orientation sexuelle en 2005, c’était une libération. Je n’étais pas aussi anormale après tout mais surtout que je n’étais pas seule ! Il ne me restait donc plus qu’à choisir parmi les « notres » une avec qui vivre une histoire d’amour à la Nicki et Helen et me couler des jours tranquilles. A l’époque, j’ignorais que l’homosexualité était criminalisée dans mon pays comme dans 37 autres de mon continent.  Autant vous dire que la tâche ne fut pas aisée. Je suis lesbienne et je drague, que le billet commence.

Drague lesbienne
Drague lesbienne

J’ai commencé par les sites de rencontre, à l’époque où des pentiums zéro servaient de point d’accès à internet au prix de votre tirelire. Oui j’ai été sur abcoeur , Affection. J’ai connu Hi5, ouvert un compte surFacebook,  Badoo, Twoo,… Passé des sessions entières sur tchat.com, drague.net , chat.nostalgie, chat.skyrock. Les filles en quête de « sexpic » ont eu raison de mon optimisme. J’ai appris via google qu’il existait des sites de rencontre spécialement conçus pour les lesbiennes. J’ai appelée en France pour confirmer mon identité sur LpourL en 2007 sans que quelqu’un ne s’intéresse à moi. Grace à Femme rencontre femmeLesbienne ProximeetyL-Connection et pleins d’autres dont je ne me rappelle plus, j’ai compris que « zone géographique » ne rentrait pas la cible de ces applications.  🙂 Les rares qui l’ont ouvert pour mon pays, j’ai été victime d’arnaques et j’ai échappé de justesse à un lynchage avec un appât dont les formes généreuses et les sms aguicheurs avaient eu raison de ma méfiance habituelle.

bargay

Mais j’y ai aussi rencontré des personnes devenues des amies. Elles m’ont amené dans des bars et clubs « branchés », entendez les  clubs gays afin que j’y trouve la femme de ma vie. Je n’y ai croisé que sa sœur cadette. Je lui ai dit bonsoir, elle m’a fait un clin d’œil aussi discret que la luminosité ambiante. J’ai tentée une approche, le sifflement d’une bouteille au-dessus de mes cheveux qui a fini sa course sur le comptoir m’a fait comprendre le message : elle n’était pas libre. Comme la plupart dans ces lieux. La perspective d’un contorsionnisme devant aboutir à l’obtention de son numéro de téléphone ne m’enchantait guère. C’étaient trop d’efforts à fournir et une incertitude future. D’ailleurs, l’exiguïté et la moiteur du lieu ne me convenaient guère. Ajouté au fait que je trouvais cela auto-discriminatoire : où étais-ce écrit que mon lieu de distraction devait se restreindre à cet unique bar gay de la ville ? La loi condamne l’acte, pas le sentiment. En outre, je n’avais pas d’écriteau sur le visage non ?

Mes amies se sont secondées par la suite pour me refiler des numéros de téléphone de filles «  libres et bien ». Elles étaient effectivement libres mais pas bien à mon goût : trop de kilomètres au compteur sexuel lesbien. Y compris avec mes amies qui me les avaient présentées.

Et puis un jour, à l’occasion d’une mission professionnelle, j’ai rencontré Marisol. Une femme au foyer, la quarantaine sonnée dont la beauté et l’éclat faisaient paraitre 10 de moins. Je suis tombée sous le charme, au diable la différence d’âge et de classe sociale. J’ai rempli ma mission. Sur le chemin du retour, son visage alcalin et sourire angelique n’ont cessé de me hanter. J’ai composé son numéro avant d’entrer chez moi. Elle a reconnu ma voix, a souri, une chaleur singulière a envahi mon corps. Je lui ai demandé si je pouvais garder son numéro. « Bien sur » m’a-t’elle répondu. Le rêve était permis. On s’est revues deux jours plus tard. On a parlé travail d’abord. Elle m’a parlé d’elle ensuite, je l’ai écoutée, religieusement. Après le passage de mes superviseurs, je l’ai aidé à faire le ménage. J’ai profité d’un répit pour lancer l’épisode 9 de la saison 2 de The L Word, à partir de la 16e min et 20es . Lorsque je l’ai senti arriver, j’ai fait mine de chercher des écouteurs que je n’avais pas. Lorsqu’elle a voulu s’approcher de mon écran, j’ai fait mine de le fermer. Elle a insisté pour voir, je l’ai prévenu : tu risques me chasser de ton domicile. Elle m’a dit « Montre moi ». Je lui ai montré. Elle a demandé à en voir plus, je lui ai montré plus. Puis il s’est fait tard. J’ai voulu rentrer chez moi. Elle m’a demandé si je savais masser. Les quelques notions que je maitrisais, je les ai appliqué sur son dos nu jusqu’à la taille, lisse, doux, une invitation à peine voilée à laquelle je me suis refusée à répondre jusqu’à ce qu’elle se retourne, me remercie et me demande de l’embrasser. Le réalisme des Femmes? Un « Must see » sur terre. Pourquoi reporter à demain ce qu’on peut faire maintenant?

Lorsque dans le cadre de la rédaction de ce billet, j’ai demandé à d’autres amies où elles avaient rencontrées leurs partenaires, elles m’ont répondu partout : école, amis, soirées, concerts, boulangerie, randonnées, parcs publics,…Absolument partout. Partout où il est possible de tisser des liens ou de partager des émotions.

je suis donc parvenue à la conclusion qu’il n’existe pas de lieu de drague lesbienne par excellence. Ni de lieu de drague tout court. Gay, lesbienne, bisexuel ou hétéro, la drague c’est en tout temps, en tout lieu et en toute heure.

Mais, puisqu’il faut bien qu’il y ait un mais, la seule différence entre l’hétérosexuel et moi réside dans la précision du « Gaydar ». Mais ca, on en parle dans mon prochain billet.

Miaouuu.

Update : L’acte II de ce billet avec les VRAIES technques de drague existe à cette adresse.


10 Croyances africaines sur l’homosexualité

Le massacre de Charlie Hebdo a démontré à souhait quel est le prix à payer pour la liberté d’expression. Aux armes, opposez vos connaissances. Homophobes africains, à vous dont la haine est le produit de votre ignorance savante et votre suivisme aveugle, j’oppose mes réponses à vos « 10 Croyances africaines sur l’homosexualité » au nom desquelles bon nombre d’entre nous sont emprisonnés, torturés, raquettés, assassinés dans le berceau de l’humanité.

Homosexualite
Homosexualite

  1. L’homosexualité, « c’est une importation occidentale, l’invention du blanc ».

Certains rajoutent souvent que l’homosexualité aurait été créé par les occidentaux pour réduire la population africaine. OK.

#JeSuisCharlie était aussi une importation occidentale cette semaine pourtant, des réactions sont venues de partout en Afrique : Certains états en ont fait un jour de deuil national. Sur « une chose du blanc ». Une tragédie mondiale ? Non. Excusez moi, distingués brèvistes de drames africains et respectables orateurs de discours creux les parvis « des blancs » dans les « pays des blanc ». Elle touche la France, les familles et les compatriotes de ces « français ». Le raid de Boko Haram à  Baga au Nigéria , c’est notre problème. Les 8300 décès causés par Ebola ca nous concerne. Aqmi, c’est notre problème. Les crimes rituels partout en Afrique  . Si vous vous indignez pour Charlie Hebdo, indignez-vous contre le traitement administré aux homos de vos pays comme les blancs vous invitent souvent à le faire. Un peu de cohérence ne nous ferait pas de mal.

PS : Le blanc n’a rien inventé. Il n’a fait que nous donner le courage de sortir de l’ombre.

  1. L’Afrique n’a jamais connu l’homosexualité et c’est contre nos mœurs

Quand l’ignorance infecte votre matière grise et le tabou immobilise vos doigts et scelle vos lèvres, il vaut mieux réduire sa langue au silence. Surtout si vous avez relégué votre histoire au mouroir des musées Occidentaux. Le même blanc sur lequel vous avez calqué vos articles criminalisant l’homosexualité  affirme que les pratiques sexuelles « perverses » existaient bien avant leur arrivée. Pratiques sexuelles car ce n’est qu’au XIXe siècle, que Karoly Maria BENKERT va créer le néologisme « homosexualité », qui s’imposera seulement à partir du XXe siècle.

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Les Quimbandas en Angola pratiquaient la sodomies ; « les Wawihé (toujours en Angola) parlaient déjà d’activité ou de passivité dans la pratique du sexe anal ». Demandez aux burundais la signification de « kuralana nyuma (faire l’amour de façon anale)», « kulambana (se lécher mutuellement) » ou de « kujitia mboo wa mpingo (s’introduire un pénis en bois d’ébène) » « kusagana (ancêtre sémantique du connulingus) à Zanzibar » aux tanzaniennes. Les nigérian du Nord s’il vous plait, définissez-moi « masu harka » ou « kifi ». Camerounais de Bafia que signifie « ji’gele ketön », beti du Cameroun, en quoi consistait le « SO » ? « Mevungu » ? Les Bassa « Ko’o » (l’escargot) ? Béninois, à quoi renvoie le terme « gaglo » ? Kenyan, pour vous j’ai trouvé « Sipolio » et « Mugawe ». Sud Africains, « Lobola » a existé chez vous ou pas ?

Mais bon, puisque lorsqu’il s’agit d’homosexualité, nos érudits se transforment en animaux sauvages à peine sortis de jungle, …

  1. C’est interdit par la bible.

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Génèse 19,Jude 7 lévitique 18 :22, 20 :13, romains 1 : 21-28, I Corinthiens 6 : 9-10 et I Timothée 1 : 10. Ok.

Mais quand « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu (v23) », comment voulez-vous que je prenne au sérieux des pasteurs d’une terre « où il n’y a point de juste, pas même un seul (v10)» ? Dois-je vous rappeler toutes les 613 lois du pentateuque que nous transgressons tous de manière éclatante ? Le jour du sabbat (Exode 20 : 8 – 12, Lévitique 19 :3-4) ?  L’adultère (Exode 20 : 14, Lévitique 20 : 10-12, 20 : 21)?  Dois-je vous rappeller que dans ce même Lévitique il nous est interdit de manger du porc  (Lév 11 : 7) ? Les deux plus grands commandements bibliques, vous les connaissez. galates 5 : 14-23

  1. Les pédés portent des couches

Les hétérosexuels aussi. Une crise d’hémorroïdes, une fissure annale due à une constipation chronique (et non à un gros calibre), un manque d’hygiène et la viellesse sont autant de raisons de porter des couches. Sans distinction de sexe ni d’orientation sexuelle.

Le rectum, correctement lubrifié et calmement apprivoisé se dilate aussi bien que le vagin. « La sodomie régulière n’entraîne pas non plus de diminution de la continence anale, ne diminue pas les pressions à la contraction ». Ca pourrait faire l’objet d’un billet je sais mais que chacun défende sa cause. Le nombre de fois que j’ai lorgné et taté le postérieur de mes amis gays à la recherche de ces couches… J’ai correctement honte aujourd’hui.

  1. Les gouines sont des « hommasses » ou « camionneuses » et les hommes des « tapettes »

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Capture d’écran sur topito

Une gabonaise affirmait récemment que c’est à cause de l’homosexualité qu’elle a quitté le football. Ma chérie, tu n’avais pas de talent stp, la ferme! Le football n’est pas le sport par excellence des gouines. Je vous l’expliquais dans cet article . Toutes les hommasses  ne sont pas gouines non plus. Les métrosexuels ne sont pas des pédés. Les machos sont des tapettes par excellence. L’apparence n’a jamais été aussi trompeuse que lorsqu’on parle d’homosexualité. Les stéréotypes africains sur l’homosexualité datent de Kunta kinté et Racines. Il serait temps pour vous de faire une mise à jour.

PS : ne surtout pas confondre rôles sexuels et homosexualité. C’est deux notions BIEN distinctes. J’y reviendrai. Si Dieu prête vie.

  1. C’est pour les sectaires, les cercles ésotériques

C’est par où la porte d’admission s’il-vous-plait ? Car la seule secte que je connaisse jusqu’ici, c’est la grande communauté LGBTIQ que nous formons dans nos pays respectifs et dans le monde. Celle qui nous permet de garder la tête haute  et le buste droit lorsque souffle le vent de votre haine ignorante.

  1. Une échelle pour l’ascension sociale

Je ne compte plus le nombre des prises de becs. De crises d’aigreurs. Parce que des incapables ne supportaient pas le fait qu’une « brouteuse de gazon » leur donne des ordres. Désolée mes amis, ça s’appelle de la compétence. Et la grande majorité de ceux qui vous servent cette excuse pour justifier leur statut perpétuel de chômeurs sont des INCOMPETENTS, spécialistes de la « diplomite ». Ce que vous assimilez à « condition de réussite sociale » a un nom : promotions canapés. Et ce n’est certainement pas le propre des homosexuels.

PS : S’il-vous plait, dites aux cadres des compagnies de téléphonie mobile qui recrutent là qu’en plus d’être qualifiée, je suis prête à satisfaire sexuellement toutes leurs femmes cadres, à condition de m’embaucher. :p

  1. L’homosexualité, c’est pour les « ratés »

Oui. Pour ceux dont les parents ont trouvé intelligents de priver leur progéniture d’éducation en raison de leur homosexualité. Je vous en parlais déjà ici. Malheureusement pour vous, le fait d’être homosexuel ne diminue en rien nos facultés mentales. Au contraire ! Il n’y a qu’à voir le nombre de gays célèbres dans ce monde. Bethoven, Michel Ange, Marcel Proust, Socrate, Shakespeare, Flaubert, Verlaine, Rimbaud, Proust, Laurent Ruquier, Ian Thorpe, Christian Dior… Il n’y a pas d’Africains? Pourquoi les citer puisque vous les connaissez tout aussi bien que moi?

  1. C’est suivre la mode

Je la suis depuis le berceau et elle n’est toujours pas dépassée. Etrange!!!! Les grandes maisons de couture ne créent-elles pas des collections pour chaque nouvelle saison de chaque nouvelle année.

10. L’homosexualité empêche la survie de l’espèce humaine

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J’ai bien envie de demander si l’on empêche la survie de l’humanité, comment se fait-il que nous soyons toujours si nombreux ? En 2024, nous serons 8 milliards d’individus sur terre et les homosexuels en feront toujours partie.

A titre de rappel : homosexualité # infécondité ## Stérilité. Homosexuels c’est l’ensemble formé par les L G B T I, B mis pour Bisexuel. Bisexualité à laquelle vous nous avez contraintes et dont nous nous couvrons pour mieux nous aimer.

Bonus : C’est une maladie

J’ai passé tous mes examens sans que le médécin ne puisse déceler la moindre anomalie. Svp docteres es ignorantes, dites moi de quelle maladie je souffre.

carte-homosexualite-afrique-bamana.net
carte-homosexualite-afrique by bamana.net

Miaouuu !

@RVwords


Je suis lesbienne et je fais l’amour

« Comment font-elles l’amour puisqu’elles n’ont pas pénis ? » Cette question revient souvent lorsqu’il m’arrive de partager mon point de vue avec mes pair(e)s sur l’acte sexuel lesbien. Et comme je leur dis souvent, la pénétration n’est pas l’apanage des hétérosexuels. D’ailleurs, il a été prouvé que la pénétration ne fait pas forcément jouir les femmes.

Les lesbiennes ne font pas l’amour de manière aussi grotesque et froide comme le montrent les sites érotiques.

Depuis que « La vie d’Adèle » a débarqué sur les écrans en 2013, tout le monde s’auto-proclamme expert de la sexualité des lesbienne. Et pourtant, là aussi, il se sont gourrés. Les positions et les pratiques dans l’acte sexuel lesbien ne s’enchainent pas ainsi. On ne saute pas d’une pratique à l’autre sans transition. Et certainement pas au cours du même acte. Ce serait affronter le Kilimandjaro sans une sacrée préparation.

Non. La femme est mystère. L’acte sexuel lesbien est une vraie chasse au trésor faite de patience et de décryptage des ondulations du bassin de la partenaire. S’il repose sur une diversité de pratiques, il est d’abord et avant tout l’expression TOTALE des sens, une écoute de l’autre mais aussi et surtout, fonction des sentiments éprouvés, du moment/lieu de la survenue du désir et du degré d’excitation. Puisque je ne peux vous le faire vivre, je vais néanmoins vous citer les pratiques courantes; car si les habitudes diffèrent d’un continent à l’autre, les pratiques démeurent les mêmes. Et les pratiques sexuelles des gouines, chaque hétéro l’a déjà expérimenté au moins une fois, juste en passant, comme d’habitude, sans en explorer la profondeur ni mesurer sa puissance.

  1. Les baisers et les caresses.

Tout commence toujours par là. Et des fois, c’est suffisant pour certaines. Je préfère les mélanger car il serait difficile d’embrasser son partenaire les mains dans les poches 😉 . Au creux du cou, sur le lobe de l’oreille, une légère canresse à l’intérieur (sans y respirer), sur ses seins, son nombril, … Et les notes divines le long de son corps avec tes doigts pendant qu’elle découvre que ton haleine n’a pas de relent de chacal et que ses cavités buccales ne sont pas prises d’assaut par une langue maladroitement insistante. Embrasser c’est un art maitrisé par la majorité des lesbiennes (je ne sais franchement pas comment) et même lorsque l’une n’est pas à niveau, la vitesse avec laquelle elle comble le fossé est juste hallucinante.

Acte sexuel lesbien
Baiser lesbien

Une fois, pendant un baiser, ma partenaire du moment s’est raidie, m’a griffée au sang et s’est mise à grelotter comme une belle de nuit en plein hiver. La première fois, j’ai laissé passer. La deuxième fois, j’ai initié le dialogue et elle m’a avoué que c’est ainsi qu’elle éprouvait du plaisir. C’est rare, mais ca existe.

2. Le frottis/ Les ciseaux

De tous les échanges que j’ai eu avec les lesbiennes de ma communauté, c’est L’acte sexuel lesbien préféré des africaines. Du moins, pour la majorité qui a horreur des pénétrations. L’amazone.

Acte sexuel lesbien
frottis-ciseaux pris chez AfterEllen

Dans l’Antiquité grecque, on appelait le lesbianisme le tribadisme, qui signifie frotter. Ce mot, employé surtout à la Belle époque est aujourd’hui complètement désuet. Cependant, dans certaines langues, en anglais ou en allemand, ce terme désigne désormais une pratique sexuelle lesbienne : le fait pour deux femmes de frotter leurs sexes l’un contre l’autre. Copié ici.

3. Le doigté et toutes ses positions

Anal ou vaginal, il adhère à toutes les positions du Kamasutra. Certaines plus compliquées que d’autres. Un, En début d’année dernière, j’ai essayé le doigté anal et pour la réaction (tremblement, orgasme continue,…) que cela a provoqué chez mes deux partenaires, c’est ma balle de chérif.

Acte sexuel lesbien
Une variante du doigté

Tiens, ca me rappelle que les Yossi de ma communauté se surnomment toutes DJ, en référence à leur maitrise de cette pratique.

4. La léchouille, la chatte,… = cunnilingus/annulingus et ses positions

Acte sexuel lesbien
variation cunnilingus image afterellen

Vaginale et de plus en plus anale, c’est la clé pour amener une femme au septième ciel. C’est avec sa pratique que je suis parvenue à la conclusion que l’acte sexuel, c’est d’abord et avant tout l’écoute de sa partenaire. Car tu peux tourner la langue comme la toupie sur son membre érectile, le mordre, …. mais tant que tu n’es pas attentif aux ondulations de ses cordes vocales,…. La plupart des Filles adorent la combinaison doigté/cunnis. Les Femmes préfèrent le cunni.

Le 69 est son porte étendard. Même si elle n’est pas fréquente dans ma communauté. Les Yossi préférant donner que recevoir.

5. Les sextoys

Personnellement, je n’en ai jamais fait usage et ce n’est pas près de changer. Je trouve que c’est vouloir reproduire les rapports hétéronormés et justifier la pensée idiote selon laquelle il n’existe pas de plaisir féminin sans phallus (fait de chair ou de plastique). Et puis, si j’ai besoin d’un pénis, autant mieux que ce soit un vrai. Et je dirai qu’en Afrique, l’Afrique Sub-saharienne en l’occurrence (l’Afrique du Nord m’étant étrangère), l’usage du godemichet relève plus du fantasme que de l’habitude. Au contraire de l’occident où il figure en tête de liste des biens déclarés des lesbiennes.

Acte sexuel lesbien
Variante du godemichet

Quelle que soit la pratique utilisée, tout l’art repose sur l’écoute de son partenaire. C’est le meilleur manuel à notre disposition pour faire de nous des masters of sex. Et puisque rien n’est figé, le champ des possibilités n’en est qu’immense. Je suis lesbienne et je fais c’est bien plus qu’escalader le Mont Blanc en terme d’énergie à fournir.

Mise à jour du 28 décembre 2014

En archivant ce billet, je me suis rendue compte que j’avais oublié de vous fournir cette visualisation sur les pratiques fréquentes conduisant la femme à l’orgasme, piqué dans un média en ligne dont je ne me rappelle malheureusement plus le nom. Sincères excuses.

Comment conduire une femme à l'orgasme

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Miaouuu !


Le Coming-Out en Afrique, on en parle ?

Une amie me disait récemment, « je pense que tu devrais à tout le monde que tu es gay ». Ma réponse ? « C’est pas parce que j’ai fait mon Coming-Out auprès de toi, mon amie, que je dois le dire au monde entier. »

Coming-out by
Coming-out by Udel

Certes, durant l’année écoulée, plusieurs célébrités se sont illustrées par leur sortie du placard. Ca sert à la cause. Merci à elles. Mais tout le monde n’a pas besoin de le faire. Quoi ? Vous pensiez quand même pas que tout le monde devait venir au devant des médias non ? Si ? Laissez moi donc vous expliquer.

Arrêt historique : Le coming-out a été imaginé, comme un moyen d’émancipation, en 1869 par l’Allemand Karl Heinrich Ulrichs. Réalisant que l’invisibilité était un obstacle majeur pour changer l’opinion publique, il recommanda aux homosexuels de faire leur coming-out. Personnellemet, je dirais que c’est le fait de revéler publiquement ce qui jusque là relevait de la sphère privée.

Stop différentiation : L’outing est un « coming out » mais, à la différence de l’acte volontaire et personnel qu’est le coming out, l’outing désigne l’acte de révéler qu’une personne est homosexuelle sans son accord. Vous avez suivi l’affaire Philippot en France toute cette semaine non ? C’est l’exemple parfait de l’outing. Et croyez moi, il vaut mieux qu’il arrive quand vous avez déjà au moins passé l’étape UNE du Coming Out. Et là vous pourrez dire « bof », Sinon, bienvenue les plaintes pour diffamation.

Bon, je m’égare. Enfin, pas trop. Juste que cette plainte me sort de partout.

Pour en revenir au coming-out, c’est d’ABORD et SURTOUT, un processus d’acception de sa différence suivi de l’acte volontaire et personnel de le déclarer à Vénus si l’on veut. On ne se lève pas un matin pour déclarer « hé vous savez quoi ? Je suis homosexuel ». Non ! Chacune des stars que vous voyez le faire est passé au moins par l’une de ces étapes.

1.      Le coming-out en Afrique à soi.

C’est LA partie capitale du coming-out. Celle qui te permet de te reconnaitre et t’accepter comme « homosexuel », «maudit », « sorcier », « vendu », « moins que rien ». Soit tu la passe et tu en assumes les conséquences, soit tu restes dans ton placard et te morfond avec tes frustrations.

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D’aussi loin que je me souvienne, il m’a fallu pas moins de 6 ans de doute, de remise en questions, d’interrogations, de tentative de suicide pour accepter mon homosexualité. Si en 2005, j’ai pu mettre un nom sur mon orientation sexuelle, ce n’est qu’en 2011 que j’ai finalement laissée tomber les masques.  Ce grace à Marcel, un gay à qui je serai éternellement reconnaissante. Il m’a tiré par la main, montré le chemin qui conduit à l’acceptation de soi. Il m’a enseigné l’amour et le dépassement de soi, la quête perpétuelle de l’excellence. « De telle enseigne que tes détracteurs, à défaut de t’aimer, seront obligés de te respecter. Car quoi que tu fasses, les gens parleront toujours en mal de toi. L’essentiel c’est que tu sois en paix avec toi-même. »  Je ne dirai pas qu’aujourd’hui je me suis totalement acceptée (les murs de mon placard sont solides). Non. Disons que je me sens nettement mieux.

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Coming-out byTS1

Ce n’est malheureusement pas encore le cas pour des milliers de LGBT africains. Si oui, le coming-Out en Afrique se fait dans le cercle associatif car une fois à l’extérieur, chacun revêt son masque (hétéro tombeur, homme marié, famme mariée, …). Trop de préjugés, trop de corollaires. La simulation, malgré ses conséquences, est un sur abri.

2.      Le Coming out en Afrique à la famille

Il n’a jamais lieu. Pour moi et autour de moi en tout cas. C’est toujours l’oncle, la tante, le voisin du cousin, l’amie de la mère qui vous a aperçu dans un coin sombre avec une fille louche, dans un snack réputé gay ou avec une bande d’amis aux moeurs douteuses; Un flagrant délit de relation sexuelle rendu possible par une porte mal ou pas du tout fermée; Une ex qui a mal digéré votre séparation et vous le fait savoir par le biais d’une confidence au plus sévère et homophobe des membres de votre famille; Des fois aussi, il nous arrive de mal choisir notre confident familial.

Ces outing conduisent dans la majeure partie des cas à un conseil de famille, extraordinaire. Votre tante avec laquelle vous ragottiez la veille se transforme en requin, toutes dents dehors, en quête de vérité qu’ils soupçonnait et dont ils attendaient confirmation. Que vous acceptiez (ce qui n’est jamais arrivé) ou refutiez (toujours), vos proches ne vous regarderont plus JAMAIS de la même manière. Si oui, après de loooongues années de mise en quarantaine.

L’issue du conseil de famille est fonction du poids du porte-feuille monétaire,  des convictions religieuses et des « relations » de votre fratrie. Une chose est sure, vous y retrouverez le reniement, la mise en quarantaine (maison, école, argent de poche,…), l’éloignement (ce qui arrive souvent aux enfants de « riches »), des séances d’exorcisme, des consultations psychologiques et la dénonciation à la police. Les miens m’ont renié. Ma camarade de combat a subi des séances d’exorcisme pendant un an.

Faut pas tout diaboliser. Des fois quand même, on trouve des parents hyper ouverts. Comme celui-là qui offrait un siège aux courtisanes de sa fille. Mais ceux là, ils constituent 0.00001% de la population africaine.

Cette étape a une incidence CAPITALE sur le futur immédiat de tout LGBT.

3.      Le coming-out en Afrique au cercle amical et professionnel

Il est utile à la cause. C’est celui qui donne des modèles positifs aux frileux et aux haineux. Cependant, c’est l’étape à passer quand on a pris l’assurance sur son avenir. Vous savez, quand vous êtes certains que quoi qu’il arrive, votre avenir professionnel n’en pâtira point (revenus, promotions, carrière,…).

Au bearceau de l’humanité, c’est encore et toujours, pour la plupart des cas, le fait d’un outing. Le scénario est le même que celui de la famille. Mais ici, les issues possibles sont … différentes.

Option 1 : le traitement singulier. Personne n’aborde le sujet avec vous. Vous constatez juste un changement subtil dans les habitudes de vos collègues. Une sorte de mise en quarantaine, comme si vous étiez subitement devenu contagieux. Pourtant rien n’a changé en vous. C’est juste eux. Soit vous abandonnez (démission), soit alors vous êtes licenciés (option2). Il est difficile d’évoluer dans un environnement professionnel malsain.

L’option 3 : victime de chantage sexuel de la part de votre supérieur hiéarchique. Vous savez, la refoulée qui n’arrivait pas à se trouver de plan Q s’abreuve avec l’avantage de la livraison illimitée et atemporelle et la garantie de l’anonymat. Personnellement je vous l’avoue, j’aimerais bien l’expérimenter. Cependant, pour avoir vu un de mes proches en être victime, ce n’est pas une partie de plaisir.

En tout cas, quelque soit la suite que l’on donne à l’étape 1, elle est toujours suivie de conséquences dont l’ampleur démeure inconnue. Et pour les affronter, il faut du courage. Je n’en ai pas encore assez malheureusement pour me dévoiler à vous.

Je vous laisse donc en compagnie de cette vidéo du jeune Connor Franta que j’ai trouvé … Emouvante.

Bon week-end.

Miaouuu…